« Please Sister Morphine, turn my nightmares into dreams ». Marianne Faithfull

Depuis quelque temps, beaucoup de designers – en particulier des ornemanistes et bijoutiers – déferlent à coups d’idées somptueuses et originales sur Instagram. En plus d’être une plateforme de communication hors pair, on peut déceler les perles de demain. Cette tendance de bijoux à grosse identité futuriste on en voit passer beaucoup sur les réseaux. Portés depuis déjà quelques mois, les bijoux au style alien et organique sont sur toutes les oreilles, tous les cous, et tous les doigts. Au style minimaliste et fantaisiste, cette tendance pour ces ornementations sorties d’une tout autre dimension nous a intrigué ! On a alors creusé et une marque revenait souvent à nos oreilles : Sister Morphine. Une touche onirique dans un monde où tout devient morose et lugubre. Entre rêve épuré et réalité pervertie, bienvenue dans les songes de Sister Morphine.

UNE ÉLÉVATION RÉTRO

Hype incontournable, la mode Y2k est un retour aux sources et un réconfort auprès des nostalgiques des années 2000. Prisée par la génération Z depuis quelque temps maintenant, la substance fashion des années 1990 et du début des années 2000 ne cesse d’accroître. Dans cet engouement rétroactif, les designers de bijoux s’accordent une place de choix dans la commercialisation du Y2k. Entre bague XXL, rétro, kitsch, tout est fait pour rendre la splendeur aux Cool Kids. Dans ce magma d’idées originales, le jeune label parisien Sister Morphine n’est pas en reste de se créer une vraie place au sein de la scène parisienne et, bientôt, internationale. Mais alors, d’où vient cette hype aussi profonde pour les bijoux aux formes peu conventionnelles ? On s’est entretenu avec celle qu’on appelle Sister Morphine qui se présente comme l’une des marques les plus prometteuses de la bijouterie fantaisie Made In France. Destiné à devenir les nouveaux bijoux fétiches des réseaux sociaux, retour sur cette marque polymorphe.

DIVINE MORTELLE

« Les bijoux sont apparus comme une révélation : le vrai lien entre la mode et l’art, l’art que l’on peut porter ! »

Enfant du Covid, Sister Morphine ouvre son univers en mars 2020, à un moment charnière où la population ne demande plus qu’une seule chose, rêver. S’évader d’une réalité trop douloureuse pour être regardée. C’est alors que Sarah Colin Lamsika pense et imagine une ligne de bijoux romantique inspirée par l’ambivalence des états amoureux. Mais avant de concevoir cette maison, il a fallu à Sarah de faire preuve d’abnégations et de détermination. Issue d’un cursus économique, elle a virevolté autour de la fashion sphère en enchaînant divers posts et en participant activement à différents projets. Malgré sa vie active et ses responsabilités, la dimension artistique créatrice était ce qui lui manquait. De par son parcours scolaire, la designeuse a dû suivre des cours du soir pour mener à bien son envie de création. À ce moment-là, elle découvre la sculpture, une vraie révélation pour elle qui l’a conduit là où elle se situe actuellement. C’est lors d’un voyage à New York que l’épiphanie frappe ; entre couleurs, formes et substances divergentes, Sarah réalise où elle tend à se situer dans la vie.

MADE IN DREAMS

L’heure est venue pour Sarah de suivre son instinct et de se lancer à corps perdu dans cette aventure. Avec ses designs pluri-inspirationnels, elle n’est pas en reste de trouver des formes et des reliefs différents. Grâce à son hétéroclisme, Sister Morphine permet une réflexion autour de la substance même du bijou, un bijou devenu œuvre d’art nous questionnant sur sa fonction. Est-il simple accessoire porté pour habiller une tenue ou est-il vecteur d’un message plus intime ? Nos bijoux tendent à présenter nos états d’âme et Sister Morphine l’a bien compris. En faisant appel au plaisir immédiat de la romance, elle expose sa vison de l’ambivalence et de la contradiction de nos états amoureux où frénésie romantique et chaos se mêlent. Avec sept collections toutes plus prisées les unes que les autres, elles ont été dotées de noms fantasmagoriques : « Desire », « Despair », « Féerie », tout est prétexte à sombrer dans une douce folie dont seule Sister Morphine possède le remède. « J’aime que les mots soient évocateurs et j’essaie de créer un lien dans mes collections avec les mots. ». Son infinie palette chromatique lui permet de jouer entre des successions de nuance où les iridescences et les formes organiques convergent et laissent place à des formes variées telles que les flammes super tuning à la Pimp My Ride, l’imprimé léopard véritable symbole de désinvolture, les formes coulantes et tranchantes avec dans les bijoux des perles et des cristaux insérés. Tous ces ajouts, ces effervescences créatrices sont le fruit de la recherche de Sister Morphine.

LIBERTÉ TEXTURÉE

Tirés d’une épopée onirique, Sister Morphine conceptualise des bijoux pimpés et super badass le tout fabriqué avec de la biorésine, une matière malléable qui permet une totale liberté créatrice. De par son côté translucide, la résine permet à Sister Morphine de jouer, de déconstruire et d’assembler des pièces de qualité avec des formes et des textures avant-gardistes et hybrides. Elle opte aussi pour l’argent poli ainsi que l’or quand elle reçoit une commande lui imposant.

Sister Morphine c’est la liberté : celle de pouvoir réaliser n’importe quel design, de collaborer avec n’importe qui – elle a notamment collaboré sur un grillz avec le grand @youthgrillzworldwide, artiste parisien par excellence. Parmi ses clients, des noms de qualités, PAP Magazine, P3 Paris, Paola Locatelli, Tina Kunakey et autres, Sister Morphine possède déjà un carnet d’adresses bien garni et qui ne cesse de s’amplifier. En jouant sur des codes organiques et physiologiques au service de l’ornementation, Sister Morphine compte bien nous posséder d’un état d’extase hors de la réalité où Morphée viendrait nous susurrer à l’oreille de lâcher prise.

Sister Morphine continue à nous enchanter et nous suivons avec attention sa course aux rêves.