“Mais c’est ton vrai nom Jimbo ? ”

J-I-M-B-O c’est un esprit spontané et touche à tout, du dessin à main levée d’une étiquette de vin à la direction artistique d’une marque. Jimbo c’est surtout une personne qui est passionné par ce qu’il fait. Il prend des photos de tout, un escargot, un champignon rigolo ou un graffiti sur une poubelle. À l’affût de l’esthétique dans toutes ses petites choses du quotidien c’est un émerveillement de tous les jours.

Aujourd’hui nous sommes heureux de partager un espace ensemble pour mêler dans cette petite vitrine arts graphiques et art floral.

Laura Huang

Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?

Hello ici Jimbo. J’ai grandi dans une maison perdue dans la forêt et les vignes en Ardèche à Cornas. J’y retourne dès que je peux.

Petit j’étais attiré par Paris. On avait pas internet et accès à toutes ces revues mais je voyais des trucs se passer. Mes parents m’envoyaient en vacances chez ma cousine quand j’étais ado et je faisais tous les musées, je ramenais des shoes et des sapes qu’on ne trouvait pas en Ardèche ! Et je prenais des photos des graffitis pour partager à mes potes avec qui on peignait un peu partout, sur des baraques dans les vignes, au bord du Rhône ou des voies ferrées vers chez nous. On était pas très fort et on peinait à trouver du matos… En tout cas on remplissait des books de dessins et on aimait ça.

Un de mes nombreux blase c’etait Jim, qui s’est transformé en Jimbo rapidement et qui est vite devenu ma signature.

Après avoir eu mon Bac arts appliqués (qui a changé de nom depuis, ça me fait me sentir vieux), j’ai fais des écoles de Design produit, d’abord à Toulon puis à Paris.

Et c’est qu’après un stage à Salomon à Annecy qui a duré plusieurs mois à faire des artworks pour des skis freestyle, que je me suis pris de passion pour le design graphique. C’était très enrichissant, j’ai rencontré des gens tres talentueux dans ce domaine et j’ai eu une vrai révélation pour le graphisme.

Je me suis réorienté vers une école de Design graphique privée. J’en avait vraiment marre des écoles j’avais déjà un bac + 4, mais fallait que j’ai un diplôme pour faire plaisir aux parents. Alors pendant ces années d’écoles, j’ai continué à faire quelques jobs en free pour salomon, quelques flyers de soirée pour des potes dj que je postais sur tumblr à l’époque, quelques missions graffiti avec les copains, toujours plus d’anecdotes dans des bâtiment en chantier ou des terrains vagues…

Et à mon diplôme, je me suis retrouvé en agence corporate, cloué dans un open space. C’était vraiment pas ce que je voulais faire. Mine de rien, j’ai appris beaucoup pendant cette année. Ça ma perfectionné dans le design graphique de manière plus technique. Ça m’a apprit la rigueur, travailler en équipe, être ordonné, savoir parler à des clients, présenter… Ça m’a permit aussi d’élargir mon carnet d’adresse et de faire des rencontres.

Je continuais le soir et le weekend à faire quelques flyers pour des potes et quelques job en free un peu plus ‘cool’ mais le rythme de l’agence me puisait toute mon énergie. J’ai fait le grand pas et je me suis lancé complètement en indépendant au bout d’un an et demi d’agence. Aujourd’hui je suis designer indépendant depuis maintenant 8 ou 9 ans.

D’où te vient cet intérêt pour le design graphique ?

Je pense que le graffiti m’a apporté le dynamisme, les compositions rythmées, l’amour des lettres, des formes et des combos couleurs. Le skate pour toutes ces marques de skate aux logos et le merch incroyable. Le branding de paquets de céréales des 90’s que je scrutais le matin. Secouez, laissez reposer et on obtient du design graphique.

As-tu des références qui t’ont marqué et influencent ton travail ?

Oui, quand j’étais jeune il y avait la vidéo Dirty Hands 2, il y avait des musiques incroyables dedans. Ça ma beaucoup marqué, comme la plupart des solvants qui sont utilisé dans cette vidéo ! Plus tard il y a eu Ed Banger avec leurs soirées et tout le travail de So_me à cette époque. La librairie The Lazy dog à Paris a peu près à ces mêmes années ou je passé beaucoup de temps à checker les livres, les expos…

Plus tard quand j’éais plus branché graphic design, il y a eu le travail typographique de Paula Scher, Hort Studio. Quelques studios suisse comme notamment Johnson / Kingston. Et toujours tout le travail de Peter Saville. Je peux aussi citer des reportages sur les planètes et le système solaire, ou de vulgarisation scientifique.

Quel regard portes-tu sur les différentes cultures visuelles liées aux milieux « underground » d’aujourd’hui ?

J’aime encore beaucoup aujourd’hui ce qui underground même si je me définirais aujourd’hui comme curieux de « tout ». Ça va avec ce que j’ai pratiqué pendant des année et ce qui m’a construit, le graff, les teufs, le skate c’est des basiques mais ça reste et c’est en perpétuelle évolution. Il y a toujours des trucs cool à regarder, à écouter. C’est inépuisable.

Y a t’il des acteurs / actrices de la nouvelle génération qui ont attiré ton attention ces dernières années ? Si oui, lesquelles et pourquoi ?

Oui, il y a des amis comme Tyrsa pour son travail de typographie à la main très accurate. Franck Pellegrino et Garance Vallée pour leur univers et leurs talents. De plus en plus de projets impressionnants. Ce sont des personnes avec qui j’ai partagé un atelier quelques année et ils m’ont beaucoup impressionné dans leur travail et leurs assiduités. Il y a aussi mon pote de toujours, Pierre Thyss, pour ses illustrations, ses bandes dessinées. Ses histoire sont cools à lire. Il a un coup de crayon qui m’impressionne. Le voir dessiner m’émerveille.

En design graphique les premiers qui me viennent en tête c’est Zak group, Fisk project, Actual Sources. C’est toujours de qualité la façon dont ils montrent leurs travaux. Ils ont un vrai savoir faire en design graphique pour moi, j’aime beaucoup leur travaille

Quel est le projet dont tu est le plus fier ?

Je sais pas sil y a un projet qui vraiment au-dessus de tous les projets que j’ai fait. Mais si je devrais en choisir un pour répondre à la question, ça serait un projet que j’avais fait pour Rihanna ! Haha. Pendant le confinement j’avais été commissionné par Monsieur L’Agent pour faire un flyer qu’elle avait ensuite posté sur insta et qui était en réalité augmentée dans son salon pour une soirée (apéro zoom) qu’elle avait organisé en ligne avec ses copines ! Ça s’était bien passé avec son équipe. J’avais reçu un truc du genre « Rihana loves it. », ça m’avait fait ma journée.

Un peu après le confinement j’avais retravaillé avec elle, pour faire des illustration pour sa marque Fenty. Mais là c’était plus chaotique, apres plusieurs versions d’artworks, des briefs qui changeaient tous les matins, la collection n’est malheureusement jamais sortie. Quelques mois après ils avaient arrêté de faire des vêtements pour Fenty. Je suis fier quand même de me dire que Riri checkait mes presentations !

Tu partages aujourd’hui ton atelier avec ta copine qui est artiste floral, peux-tu nous en dire plus ? Avez-vous des projets ensemble ?

Oui nous avons avec ma copine, Laura Huang Li, un petit atelier proche du canal Saint-Martin dans le 10e depuis début janvier. C’est un espace qui est pignon sur rue avec une grande vitrine. Laura est une designer objet, archi et céramiste qui se reconvertit en ce moment dans le design floral. J’ai récemment fait son identité visuelle. Tout est très récent mais nous somme tres enthousiaste d’avoir cet espace. Nous souhaitons organiser, de manière ponctuelle et sans prétention, des petits évènements autour du design, faire des pop-ups de vente de plantes et de fleurs.

Qu’est-ce que l’on écoute au studio en ce moment ?

J’écoute de tout. Mais j’aime beaucoup cliquer play et me laisser guider aux travers de différents genres quand je suis au travail. Et pour ça, il y a la radio https://nuance.radio ou Infinite Mixtape sur NTS !

D’autres perspectives pour 2023 dont tu voudrais nous parler ?

Oui justement j’aimerais bien faire, avec des potes qui savent mixer, des mixtapes a écouter au bureau pour bosser. Je pensais à un truc du genre « Musique de studio de design graphique ». Ça a l’air pointu mais en vrai ça veut pas dire grand chose, juste des mixtapes destinées à être écoutée au bureau pour taffer. Je pourrais faire les covers et voir des petites prods qui iront avec comme des stickers ou des t-shirts.