Theodora a appelé son album « Le paradis se trouve dans le 93 ». Marvin, lui, capture cet oasis à travers son objectif et nous raconte son histoire.

Adulé dans la chanson et le cinéma, le 93 est souvent source de fantasmes artistiques. Un fantasme que le photographe autodidacte Marvin Bonheur a choisi comme terrain de prédilection pour sa trilogie photographique « La Trilogie du Bonheur », réalisée en 2020. À l’aube de septembre 2024, il compile ce chef-d’œuvre dans un livre qui promet de secouer la rentrée. “La trilogie est mon premier projet, j’ai commencé la photographie il y a dix ans avec ces clichés. La trilogie du bonheur est le commencement de tout ; j’ai découvert ma passion pour la photographie avec cette série et j’ai trouvé une manière d’exprimer ce que je ressentais. Elle a été une vraie thérapie,” raconte Marvin, avec une sincérité désarmante.

À la rentrée de septembre 2024, il décide de la mettre en forme dans un livre chez Cé éditions pour se plonger dans cet eldorado héroïque rythmé de joies et de peines.

Close up sur ce livre qui sera le banger de la rentrée. 

Le 93 dans le sang

Depuis son plus jeune âge, Marvin voit le monde à travers le prisme du 93, une région où la diversité est une force et où le quotidien est une source d’inspiration. “Le 93 pour moi, c’est toute mon enfance, le territoire où je me suis construit, parfois trouvé, parfois perdu. C’est une grande fierté d’être un enfant du 93, même si l’étiquette ne m’a pas toujours servi,”. Pour Marvin, le respect et l’humilité sont des valeurs fondamentales, non seulement pour naviguer dans ce territoire complexe, mais aussi pour sa pratique artistique.

Les chapitres d’une vie

Le premier volet de sa trilogie, Alzheimer, est un voyage nostalgique à travers les souvenirs d’enfance. Ces images capturent des moments simples mais emblématiques : le camion à glace, le kebab du coin, l’épicerie de nuit. Pour Marvin, ces scènes sont des fragments de mémoire précieusement conservés pour ne jamais être oubliés.

Avec Thérapie, Marvin se rapproche de ses racines. Chaque week-end, il retourne dans son quartier pour capturer des moments de vie authentiques. “Ce projet a été une véritable thérapie, permettant de renouer avec mes racines et d’exprimer mes émotions,” avoue-t-il. Les portraits puissants et intenses révèlent l’amour, l’espoir et la culture vibrante du 93, des éléments qui résonnent profondément en lui.

Enfin, Renaissance clôture la trilogie sur une note d’espoir et de résilience. Marvin y explore un avenir plein de promesses, montrant que même dans les quartiers les plus marginalisés, tout est possible. “J’aimerais que le livre touche aussi un public qui n’a pas pour habitude d’acheter de livres photo, encourager de jeunes photographes à se lancer et s’exprimer avec l’art,” dit-il, exprimant son désir d’inspirer une nouvelle génération. Ses photos, soigneusement composées, sont une déclaration audacieuse de la beauté cachée et souvent négligée de la banlieue.

Marvin ne s’embarrasse pas de plans complexes pour ses photos. Il préfère laisser le hasard guider son objectif, capturant des moments de vie tels qu’ils viennent. “Je ne recadre ni ne retouche aucune photo qui est prise à la pellicule ; deux clics au maximum,” précise-t-il. Cette approche brute et honnête reflète son désir de montrer la vérité, sans fard ni artifice.

“La photographie m’a permis de changer les avis de certains sur la Seine-Saint-Denis et de redonner confiance et fierté à quelques habitants,”. Avec « La Trilogie du Bonheur », il nous offre une fenêtre sur son monde, un univers riche en couleurs, en émotions et en histoires.

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