Basile Bertrand est un photographe âgé de 25 ans, né à Vitry-sur-Seine, qui a grandi en Seine-et-Marne et habite à Paris depuis ses 18 ans. Après une fac à Saint-Denis, puis un BTS Photographie, il finit par intégrer les Arts Décoratifs de Paris dont il est sorti l’année dernière.

Depuis qu’il a commencé la photographie, Basile Bertrand a toujours eu un intérêt à photographier la banlieue, et plus particulièrement la jeunesse qui y vit, car selon lui, « c’est dans ces lieux que les choses se passent, qu’il y a de l’activité, ou à l’inverse qu’il n’y en a pas assez et qu’il faille trouver par soi-même des choses à faire. »

@basilebrtrnd
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Tu as déclaré au magazine Fisheye :

“ J’ai toujours préféré les lieux où des choses, des erreurs, des surprises peuvent arriver n’importe quand : les villes, les périphéries, les quartiers sont mes espaces favoris ”

(…). Peux-tu nous en dire plus ?

 

J’ai fait le chemin de retourner en banlieue faire des photos, car je trouvais ces lieux un peu « sous représentés ». Dans mon cursus scolaire ce n’était pas un sujet très fréquent, encore moins sur la jeunesse qui y vit, et particulièrement celle des cités.

Aujourd’hui il y a beaucoup d’améliorations je trouve, il y a de plus en plus d’artistes qui émergent et qui se montrent, qui font bouger les choses, des médias qui se créer. Le « pour nous par nous » est de plus en plus présent dans l’espace créatif chez la jeunesse d’aujourd’hui. Plus besoin d’attendre l’approbation d’un tiers ou de faire de grandes études pour pouvoir s’exprimer et montrer son travail. Avec les réseaux sociaux, ou bien les nombreux événements artistiques qui peuvent être organisés sur Paris, on a accès à une véritable culture.

@basilebrtrnd

Tu as aussi ajouté : « La banlieue est maintenant devenue aussi créative et importante que Paris (…) ». Qu’est-ce qui te fait dire cela ?

 

Il suffit de creuser un peu sur Instagram pour voir par exemple de nombreux photographes qui sont issus de banlieue ou de cités et qui photographient leur quotidien, ou bien des créateurs de mode, de textiles, qui s’affranchissent des codes classiques et qui montrent leur propre vision. J’ai l’impression que la jeunesse n’a jamais été aussi créative effectivement. C’est parce qu’on est de la Capitale ça, je pense (rire).

@basilebrtrnd

Sur quoi travailles-tu en ce moment et quels sont tes projets à venir ?

 

Je travaille sur plusieurs choses, j’ai un projet d’édition qui regrouperait les photos que je fais dans les quartiers depuis maintenant sept ans, mais c’est un exercice un peu compliqué car je change souvent d’avis sur comment montrer ces images, ou la forme de l’édition en elle-même. Je prends donc le temps, mais j’espère pouvoir sortir ça d’ici un an.

J’ai eu la chance aussi d’aller passer cinq mois en Argentine il y a maintenant deux ans, et j’ai toujours pour projet d’y retourner (le Covid ayant tout chamboulé…), pour continuer une série que j’ai faite sur les supporters du club de San Lorenzo, en essayant de mettre en valeur le quartier du club, les habitants, et peut-être montrer un peu ce qu’il se passe en dehors du stade.

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